La vie devant moi
Drôle comme il m'est difficile d'écrire sur ces pages, chaque fois mille choses coulent à torrent mais le barrage est puissant, faut dire, j'y ai mis du coeur à le construire, à empecher les débordements, à contrôler, tout, toujours.
Petit humain aime bien le contrôle, petit humain aime bien maîtriser. C'est vrai, petit humain est un peu idiot, il n'a pas compris que ça ne servait à rien, il n'a pas compris qu'il n'est rien du tout, une petite goutte dans le torrent, son barrage il est en terre meuble, de celles qui ne tiennent jamais très longtemps.
Chaque soir je rentre dans ces wagons métro-nomes, autonomes, gens là tous seuls qui regardent et qui pensent ou peut etre qui n'y pensent pas. Moi je pense tout bas, dès que le soir arrive et que je rentre je pense aux milles choses, lèvres scellées mais esprit qui cours, fuit, reviens, repart, je retourne la terre tant de fois qu'en arrivant chez moi j'ai la gorge sèche d'avoir trop parlé, d'avoir trop scellé, d'avoir trop empéché le torrent qui dit vouloir réparer la sécheresse.
Il y a des périodes comme ça, on l'on se réveille dans une pièce étroite, le plafond sur la tête, un peu trop bas par rapport à ce qu'on avait cru, et cet espace on se le traîne toute la journée, on s'y cogne les coudes et les poings, on a mal au cou mais on se tient droit comme on peut pour ne pas que les autres pièces le remarquent, parce que vous savez, on dit toujours mieux vaut faire envie que pitié, mieux vaut faire envie que pitié... Quel est le connard qui a inventé cette phrase?...;) Il n'a probablement pas fait attention, ou alors il avait choisi un jour ou son plafond était haut, là où il était persuadé qu'il ne redescendrait pas.
Dîtes moi, Petit humain fait quoi?