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Les mains dans le sable
4 octobre 2006

Petites manières

De la manière qu'il me voit, ce matin là, dans le métro. Son visage un peu triste, un peu, et doux, très doux, un beau regard marron foncé, et des cheveux bruns foncés comme je les aime. Son manteau kaki un peu long, et son casque un peu gros sur les oreilles. La jolie bulle de visage un peu fatigué qui l'entoure, le son dans mon casque à moi, chanson douce qui l'enveloppe et m'enveloppe et me donne des envies de lui sourire, et de m'asseoir à coté de lui - ce que je ne fais pas, et que personne ne fait jamais (dans mon monde). le reste du trajet - quelques stations à peine - il ne me regardera plus, il laisse ses yeux doux et tristes regarder les rues les gens les façades dehors - parce que la ligne 2 possède ce petit miracle aérien qui fait qu'on change un peu de pays. Lui il regarde dehors et moi je le regarde lui, je ne le quitte plus des yeux, pas effrontément, pas par tentative d'envoyer mes sens vers les siens pour que son visage me voit une deuxième fois, juste comme ça, parce qu'il est beau, que je ressens une douceur et une tendresse folle dans mon regard et dans mon ventre. Ce garçon là, celui là. Et puis un peu triste mon regard, aussi, toujours, c'est normal je n'ai pas l'habitude d'y croire vraiment, je sais comment ces histoires - mes histoires - se terminent, avec un gout d'inachevé. Même pas bien ou mal, juste pas terminée. C'est ma station, il faut que je descende, je regarde vers lui mais ne le voit plus par qu'il est enveloppé par les autres, les autres qui ont du sentir qu'il était doux et tendre, qu'il fallait peut etre se tasser autour pour le protéger. Je me faufile entre les gens avec le coeur un peu serré, un tout petit peu, car ce n'est jamais tragique, jamais grave, juste inachevé. Je descend sur le quai, je marche un peu au milieu des autres, je regarde à travers la vitre vers lui, en espérant qu'il me regarde aussi. Et c'est ça, il me regarde, un peu comme je le regarde, sans certitude, sans confiance, juste comme ça joliment et timidement. je continue mon chemin, je me pose toutes ces questions qui ne riment jamais à grand chose, "est-ce qu'on les recroise les jolis garçons qu'on a vu une fois dans le métro?", "est ce que je le reverrais demain si je prend le métro à la même heure?", est ce que... marche après marche, je descend, prendre l'autre métro qui me mène à ce que j'avais à faire, ce pour quoi ma bonne conscience ne voyait aucune raison que je perde du temps, et que je me laisse porter un peu par ce wagon et son joli garçon.
C'était hier matin... Et ce matin, j'ai raté le wagon que je voulais prendre à la même heure. J'ai entendu les portes se refermer avant de pouvoir arriver en haut des marches...
Ce ne sera pas pour cette fois l'inespérée coincidence.

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