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Les mains dans le sable
4 octobre 2007

A la femme escalier qui m'emmène toujours

before_the_dust

Je ne pouvais pas me résoudre à répondre sur ton blog, ni par mail,
Parce que mes pensées se morcellent encore et que tes mots sont rentrés à l'intérieur (en ce moment ils discutent avec les miens, le ton semble animé et chaleureux, j'aimerais les espionner un peu mais peu d'entres eux ont ouvert la porte - je crois qu'ils rient de me voir lorgner par la serrure)
Je ne serais fidèle à mes pensées qu'en les lâchant hors de moi pèle-mèle alors d'accord j'essaie d'écouter, dorénavant, mes fragiles nécéssités...

Notes ce soir entre deux métros
Dans ma vie, le désir - et plus encore le plaisir - m'ont toujours semblés honteux, interdits, douloureux - et toi devant moi depuis deux ans jeune femme intrigante au visage mouvant, pour qui le désir est le coeur, la colonne vertébrale, la parole, je me sculptais dans la peur et te voyais sculpter autre chose, tantôt avec grâce et violence, tantôt avec amour et vertige - Les dragons ont cogné aux portes, les fragilités se sont caché avec maladresse et amusement, les mots se sont un peu tourné autour. On avait le temps. On l'a pris à tatons, joliment...
Souvent nous avons mêlé la fébrilité discrète de se connaître à l'écoute de la découverte, avec maladresse et entêtement j'ai longtemps cherché toutes les ressemblances (je mourrais encore de la recherche de mon double) jusqu'à ce que les liens soient assez forts pour me faire aimer ce qui nous séparait (sans jamais, tout à fait, nous séparer) - et malgré tous ces liens il y a toujours eu ces moments où le temps ne me laisse pas respirer et être là, je veux dire j'y suis sans l'être - oui au travail, oui entre deux portes, oui quand je te dis bonjour, parfois au revoir, et des milliers de fois au téléphone (rires) - et je repense souvent à cette phrase que tu avais écrite un jour, j'essaie de me rappeler, tu parlais de l'urgence que les autres ne voient pas, celle qui traverse le quotidien, tu disais 'ouvrez cette porte, laissez moi passer sinon je meurs'
Toutes ces distances que tu trouves dures, je pourrais dire au temps et à la vie autour de moi 'laissez moi être moi même là tout de suite sinon je meurs' - et souvent, je meurs (mais pas longtemps, si peu de temps) - oui je suis consciente de ces moments, toujours, chaque fois - mais sans jamais savoir l'image que je renvoie, en fuyant la réaction comme je fuis mon absence - et ce jour là, j'ai fuis, je crois ton intimité, ne sachant pas vivre si librement la mienne, comme ce sentiment que j'ai toujours eu auprès des couples, comme si je n'y avais pas ma place (comme l'enfant dans l'intimité de ses parents) - je feins l'infifférence, mais derrière il y a sûrement l'inconscient de l'envie, de la gêne, ou de la colère envers moi même (...j'y réfléchis)

Pensée : te souviens tu du jour où je t'ai dit à quel point cela me troublait, et m'épatait, de voir à quel point toi et moi pouvions être proches alors que ta vie était pleine du corps - et la mienne sans?
Parfois je comprenais et ressentais tes mots - d'autres fois j'étais / je suis une enfant étrangère à elle même - non, une adulte, puisque les enfants ne mettent pas de monstre sur leur corps, seulement dans les armoires
Je suis une femme étrangère à elle même - j'utilisais le mot 'infirme', tu as utilisé le mot 'absente', et mes cordes intérieures tremblent
Quand vendredi je ne ressentais rien de lui, de son corps, de son toucher, j'ai été prise d'une terreur vertigineuse, et je m'interrogeais à nouveau comme je l'ai fait tant d'années (et ne voulais plus le faire) : peut-on vivre sans remplir le corps de sensualité, le corps se met-il à crever de l'intérieur, à se craqueler de sécheresse -j'attend toujours le moment où il appelle (et parfois, il appelle) mais un jour...? Et si ça ne venait jamais, de sentir?
C'est cette peur là que je vous cache, parfois - c'est la stratégie des gens qui ont apprivoisé le silence, c'est du mensonge par omission (taire ce qu'on ne sait pas encore en quelque sorte)

Notes au retour
L'hypersensible aux êtres qui ne ressent pas le plaisir, qui ne ressens pas son propre corps - qui, symboliquement, ne se l'autorise pas, ne l'ENTEND pas - sourire, ça me rapelle un scénario...

Celle qui s'est reconnue - et qui t'aime - t'embrasse

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